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Diaz un crime d'état - film de Daniele Vicari (2013)
Lors du G8 (réunion de chefs des Etats des 8 pays les plus influents) en 2001 qui s'est passé à Gênes, en Italie, de nombreuses manifestations anti-mondialisation et anti-capitalistes se sont déroulées durant tout le sommet. Souvenez-vous de la mort du manifestant Carlo Giulani, tué par un carabinier. Ce film ne retracera pas le parcours de Carlo mais quelques jours plus tard, lors du dernier jour du sommet lorsque 300 policiers prennent l'assaut de l'école Diaz dans laquelle 90 activistes originaires de différents pays européens et des journalistes du "media center" sont logés. La plupart des ces personnes s'apprêtaient le lendemain à prendre un car ou un train pour rejoindre leur pays.
La mort de Carlo, les manifestations avec des vitrines cassées sur le parcours... l'Etat italien semblent à bout, ou tout du moins avec un certain honneur bafoué... Par vengeance, la police de Gênes a eu pour ordre de faire une descente dans l'établissement scolaire afin de "casser" du Black Block. Le "casser" deviendra du matraquage sur des personnes à terre, qui n'ont aucune arme, rien pour se défendre devant des CRS ultra remontés et armés jusqu'au dent. S'en suit des minutes et des minutes pendant lesquelles les activistes seront matraqué-e-s de tous les côtés, une violence inouïe. Puis ça sera au tour des journalistes qui auront beau lever les bras en l'air, ils et elles se prendront autant de coups que les manifestant-e-s. A la fin du carnage, les plus blessé-e-s seront amené-e-s à l'hôpital avec la présence omniprésente des forces policières dans l'établissement. Les plus valides seront amené-e-s au commissariat. Ca sera à nouveau le tour des violences, des humiliations.
Pourquoi tant de haine, pourquoi tant de violence ? Pour quelques Black Blocks qui ont cassés des vitrines ? D'une part, il n'est pas prouvé que des Black Blocks était logés dans l'école et d'autre part, même si cela avait été le cas, comment la violence pouvait être justifiée ? Qui produit la violence ? Ces riches gouvernements qui appauvrissent les pays pauvres avec des dettes qu'ils ne veulent pas abolir. Un système économique basé sur la concurrence, l'argent, le profit, le productivisme à outrance, le chômage, la loi des plus forts, la pauvreté, la destruction de la planète... au détriment de valeurs égalitaires et solidaires. Tel est le résultat du capitalisme et cette pseudo-démocratie qui n'est rien d'autre qu'une oligarchie (pouvoir donné à quelques personnes, à des élites).
Hormis quelques exceptions (notamment le chef d'une section qui traitera ses "hommes" de bouchers) les policiers étaient portés par la haine et la traduisait par de la violence indescriptible. Suite à la mort de Carlo Giulani et des manifestations "remuantes", la police de Gênes avait été vivement critiquée. L'Etat Italien s'est vengé...
Le film est tellement prenant qu'il est impossible de jeter un coup d'oeuil ailleurs. Il est très flippant, les scènes de matraquages et d'humiliation vous secouent pendant un bon bout de temps, vous n'avez qu'en tête "mais ce n'est pas possible". On est juste étonné à la fin du film qu'aucun mort n'est dénombré vu tous les coups donnés par les bouchers-policiers.
"Crime d'Etat" est un titre très bien trouvé, tellement vrai et réaliste.
Bande annonce :
Tags : Diaz un crime d'état, G8, black block, anarchiste, film, cinéma, Daniele Vicari, Gênes, répression policière, violence, anarchisme
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