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Par RDMT le 10 Novembre 2015 à 17:28
En faisant un tour sur l’incontournable blog biblio-cycles qui est une mine d’information sur le voyage à vélo, j’avais remarqué un récit de voyage en Europe “A la poursuite de l’horizon”. En commandant le livre sur Mon petit éditeur, l’éditeur du livre, je le reçois quelques jours plus tard dans ma boites aux lettres.
82 pages et 13 chapitres composent le premier livre de Matthieu Stelvio. En 2010, Mathieu réalise son premier “vrai” voyage à vélo de 3 mois, 11.277 kilomètres et 20 pays parcourus. Il retrace ses aventures : de son départ de Grenoble jusqu’en Grèce. Par la suite il continuera, son chemin par la Turquie, la Hongrie, l’Allemagne, entre autres pour revenir dans sa ville d’accueil : Grenoble. A travers ce livre, l’auteur nous livre ses interrogations, ses pensées, ses réflexions sur le monde qui nous entoure, ses rencontres, ses envies. Il n’a rien d’un frimeur, avec lui nous vivons ses craintes, ses interrogations, ses convictions et c’est ce qui fait tout le charme de ce livre qui se lit d’une traite tant il est passionnant et intéressant. Dans sa démarche écologiste et décroissante et pleine de réflexions, il se rapproche d’un autre Matthieu, Matthieu Monceau que j'ai lu récemment avec "Un vélo-couché à la découverte du monde".
Hormis la couverture aucune autre photo n’est présente dans le livre. Il est vrai que la qualité d’écriture de l’ouvrage justifie à lui seul l’achat d’”A la poursuite de l’horizon”. Mais quel ne fut pas ma joie, quelques jours après sa lecture, de découvrir dans le nouveau numéro de Cyclo-Camping International, le numéro 136 (automne 2015) pour être plus précise, un article intitulé “L’envol : entre doutes et détermination” retraçant le début du livre (donc pas d’inédit) ajouté à 9 photos dont la couverture de la revue ! Oh la, la, quels plaisir et régal pour les yeux.
Matthieu Stelvio rédige des articles pour ses deux blogs portés sur l’écologie, la décroissance, les voyages à vélo, la défense des bouquetins : http://lebruitduvent.overblog.com et http://lenvol.over-blog.org. Un autre est consacré à ses voyages à vélo et à pied.
Le livre est donc disponible, entre autres, chez l'éditeur Mon petit éditeur via ce lien. Les premières pages peuvent être lues en ligne.
Voici quelques morceaux choisis extraits d’'"A la poursuite de l’horizon” et qui reflète assez bien l’état d’esprit - ou tout du moins de l’impression qu’il me donne - de Matthieu :
"Titouan m'explique que son premier voyage à vélo a changé son regard sur la vie : "Enfermés dans nos p'tites habitudes, nous nous croyons obligés de faire comme tout le monde. En partant à vélo, on s'rend compte qu'on peut vivre heureux avec quasiment rien. Tous les soirs, j'm'arrête à une fontaine ou près d'un petit ruisseau, j'sors mon savons... Pas besoin de baignoire, pas besoin de salle de bain... Un vélo, une tente, un peu d'eau, un morceau de pain... et voilà, ça suffit pour être heureux !"
"Tous les enfants ont des rêves. Trop souvent, la société est sourde, ne nous écoute pas, nous attrape, et détruit, une à une, toutes nos vocations. Je me souviens de mes belle ambitions. Je me voyais aller au bout du monde ; je voulais garder des moutons, marcher au bord des dunes. Puis les années passent... A l'usure, les médias, les publicités s'emparent de nous. Peu à peu, nos têtes sont habitées, on nous en dépossède. Nous perdons nos idéaux, devenons d'impersonnels consommateurs. Plus le temps de sourire, plus le temps de regarder les nuages, plus le temps de rêver ! On nous dit que la vie est ainsi ; et qu'autrement, ce serait pire. Voilà, si je pars à vélo, c'est pur dire non à tout ça pour ne pas me transformer en pion, pour choisir ma vie !"
"Pédalez est, pour moi, un moyen d'expression physique ; un moyen d'affirmer avec détermination : "Non, vous ne me mettrez pas en boîte ! Vous ne m'enfermerez pas dans vos voitures, dans vos bureaux, dans vos magasins, dans vos supermarchés, dans vos barres de béton, dans vos ordinateurs, dans vos télé ! Hé, hé, bande de timbrés, attrapez-moi si vous pouvez !"
"L'homme riche n'est pas celui qui veut toujours plus, mais celui qui sait s'asseoir sur un banc et rêver durant des heures. Encore très pauvre, je n'en suis qu'à quelques minutes."
"J'aurais tellement préféré m'éveiller dans le silence. Pas dans un silence vide. Non, le silence que j'aime est empli des petits sons de la Nature. Le silence que j'aime, c'est le son du monde sans le bruit des hommes. Trop souvent, les hommes parlent si fort, vivent si fort qu'ils masquent toutes les petites mélodies de la vie. Il faut éteindre les moteurs, il faut se taire pour écouter le vent qui souffle dans les roseaux, les dialogues du crapaud et du hibou. En parlant à voix basse, en marchant à pas doux, on peut ne pas faire fuir le silence, ne pas l'effrayer."
"J'obéis et regarde passer un peloton de cyclistes recouverts, de la tête aux pieds, de logos publicitaires, puis les lâchés, puis la voiture-balai bringuebalant de pauvres coureurs abandonnés. Triste univers que celui de la compétition où comme au temps des dinosaures, où comme au temps des capitalistes, la loi du plus fort fait autorité."
"Dès leur plus jeune âge, la société éloigne les enfants de leurs rêves en les notant, en les classant, en les mettant en compétition, en leur enseignant la performance, en les soumettant aux angoisses de la sélection... et il n'est pas facile pour les nouvelles générations de se débarrasser de ces sinistres addictions. Lorsqu'il quitte l'école, l'élève qui se battait pour avoir les meilleurs notes sent un grand vide l'envahir. Dans une société où la compétition n'est pas (encoure tout à fait) omniprésente, le compétiteur, souffrant d'un manque de comparaison, doute de sa valeur. Subitement, il perd ses repères ; il pourrait alors se remettre en cause, passer de la guerre à la paix, mais malheureusement, la compétition, pour répondre à la question cruelle et primitive, martelée par l'époque : "Miroir, mon beau miroir, suis-je le meilleur ?""
"Hiérarchiser les individus est à la fois absurde et cruel. La souffrance est muette. Le mérite n'est pas quantifiable."
"Ah... je me prends pour un aventurier, mais dès que je m'éloigne de la civilisation, je ne suis même plus capable de me nourrir, de m'hydrater, de me laver. Drôle d'aventurier ! Je ne suis même pas fichu d'allumer un feu avec deux bouts de silex ! Je ne suis d'ailleurs pas certains d'être capable d'identifier un bout de silex ! Moi, aventurier ? Sur les mille dernières générations, j'appartiens certainement à celle qui vit le plus confortablement et simplement parce que je pars quelques jours à vélo, je serais un aventurier ? La bonne blague ! La vérité, c'est que je ne suis pas capable de vivre une semaine sans ma carte bancaire ! Je roule sur un sol lisse et artificiel ; j'ai un téléphone portable, une assurance rapatriement... Comparé à un chasseur de mammouths ou à un mineur de Montsou, je ne cours à peu près aucun risque."
"Je ne désire pas réintégrer la société, pas même pour visiter La perle de l'Adriatique. A cet âge de ma jeunesse, ma liberté n'existe qu'au travers de ma solitude. Je ne souhaite me lier à rien et à personne, et ne veux me consacrer qu'à cet amour de l'horizon, qui m'emporte dans une course infinie et toujours nouvelle."
"La vie est injuste ; ces enfants ne méritent pas de souffrir de faim. Je me sens coupable d'être originaire d'une société, à l'avidité maladive, qui exploite de façon déraisonnée de fragiles ressources, ne les partage pas, et qui, par ce comportement, met en péril le bien commun, l'avenir, la justice. Pourquoi, moi français, ai-je le droit à autant de confort et pourquoi, eux albanais, seraient-ils condamnés à avoir faim ? Dépossédé de quelques bananes, ce n'est pas moi qui suis la victime de ces enfants, mais, au contraire, petits voleurs guidés par un ventre avide, ce sont bien eux les victimes, les victimes d'une humanité indifférente à laquelle, malheureusement, j'appartiens. Trop souvent, on se trompe de coupables en incriminant ceux qui n'ont rien plutôt que ceux qui s'approprient. En quoi suis-je plus légitimement propriétaire de mes bananes que des enfants qui souffrent de la faim ?
"Avec mon vélo, je joue à l'explorateur, mais en réalité, je ne suis qu'un touriste. Je visite le monde comme un musée, sans m'y impliquer. La souffrance des autres est réduite à un simple élément du décor de mon aventure. Je peux me payer des vacances ; eux ne le peuvent pas. Je mange à ma faim, je me promène, je passe les frontières à bicyclette ; eux ne le peuvent pas. Placées dans un tel référentiel, mes crampes et mes frayeurs deviennent dérisoires. Rien n'est plus relatif que le mérite."
(...) "Pendant que, sous le regard de deux petits enfants qui sucent leur pouce, un vieil homme aidé d'un jeune adolescent vide les tripes d'un mouton dans une bassine. Tout autour, ça s'agite : les uns courent chercher des torchons, les autres des couteaux. Mon regard se bloque sur les intestins de l'animal. D'un coup, j'ai la nausée, des vertiges, des bouffées de chaleur, je me sens pâlir. J'imagine subitement du sang sur mes mains ! C'est atroce : je suis moi aussi un mangeur de viande !"
"Occasionnellement, nous nous battons pour un bel objectif, l'atteignons parfois, puis, vite laissés, nous nous dépêchons de passer à autre chose. Toujours pressés, jamais satisfaits... l'homme est un animal qui s'agite dans tous les sens, qui s'invente des impératifs, qui se fait du souci pour un oui, pour un non... Il s'énerve, s'énerve, et en arrive parfois à détruire, hurler, tuer pour des bêtises, toujours plus de bêtises."
Mise à jour du 9 décembre 2015 :
Bonnes nouvelles ! De nombreuses photos de son voyage sont disponibles par ici.
Son parcours :
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Par RDMT le 4 Novembre 2015 à 19:57
Jean-Luc Mercier était présent au 30ème festival du voyage à vélo qui s'est déroulé cette année à Vincennes, à deux pas de Paris, les 17 et 18 janvier 2015. Il participait le premier jour à une projection-discussion "Rêverie Andine". De mars à octobre 2012, Jean-Luc effectue un périple de 7.000 kilomètres au cœur de la Cordillère des Andes, bercé par la musique et la poésie. Un voyage de 8 mois au cours duquel il traverse Vénézuela, Colombie, Equateur, Pérou, Bolivie, Chili et Argentine. Mais c'est derrière son stand, le dimanche, que j'ai pu échanger avec une personne très porter sur l'échange, une grande envie de partager sa passion pour le vélo et le voyage à vélo et un côté positif qui ne s'oublie pas. Du coup, j'ai été très tentée de me procurer le premier livre qu'il a écrit, racontant son périple à vélo en 2009 avec son fils de 16 ans. 1.933 kilomètres de Gouvieux (sud de l'Oise) à Rome, en passant par le Doubs, la Suisse et bien sûr l'Italie. 29 jours où il a partagé avec son fils Edouard des moments fabuleux et au final très peu de moments difficiles à moins que ce ne soit le côté positif de Jean-Luc qui ressort. En 1983, Jean-Luc avait effectué Dunkerque - Perpignan sur son vélo mais il n'avait pas retenté une autre expérience aussi longue avant 2009. C'est en 2008, à la demande d'Edouard, pourtant très inexpérimenté en vélo que le projet a été lancé. Une petite année de préparation pour qu'Edouard se prépare physiquement, pour acheter le matériel nécessaire à la randonnée et pour la préparation du trajet.
Dans ce livre, Jean-Luc nous livre jour après jour un compte-rendu du déroulement de la journée avec ses impressions (et celles d'Edouard), le tout écrit avec une belle plume poétique. Jean-Luc se fait plaisir et nous, lecteurs et lectrices, on se régale ! Le récit donne une terrible envie d'enfourcher son vélo et de faire pareil. Partir à l'aventure, rencontrer sur la route des personnes sympathiques, dormir à la belle étoile ou dans un camping, préparer la popote, prendre de magnifiques photos, se délecter des paysages et de la nature qui nous entoure, écouter le chant des oiseaux, le bruit des cascades, le miaulement des chats, regarder le déplacement d'une fourmi. Oui, ça fait rêver et je rêve encore !
On apprécie aussi la grande complicité entre un fils et son père, des moments formidables de partage, notamment les hébergements chez leurs amis ou chez des CCIste (hébergement de cyclotouristes par des cyclotouristes, réseau créé par l'association CCI - Cyclo-Camping International - qui organise, entre autre, le festival Voyage à vélo). Les hébergements du soir se sont également déroulés à la belle étoile et surtout en camping et dans quelques auberges de jeunesse.
Le dernier chapitre du livre est consacré aux commentaires reçus sur leur blog, entre encouragements et félicitations. Chaque jour, ou presque, Jean-Luc rédigeait un article de leur journée et le publiait. Ainsi, les ami-e-s, la famille, des inconnu-e-s pouvaient suivre quotidiennement leur beau périple. Au milieu du livre, on trouve un encart de 8 pages de photos en couleur.
Jean-Luc a depuis effectué deux beaux cyclovoyages. Le premier l'a amené jusqu'à Athènes (Grèce) et le second en Amérique du Sud durant 7 mois. Ces deux voyages ont été immortalisés sous forme de livre. Vous pouvez vous procurer les trois livres (en auto-édition) par correspondance, sur le site de Jean-Luc Mercier.
Pour terminer, voici un beau poème d'Edouard :
Je veux partir pour croquer l'Aventure et boire l'Inconnu
Je veux partir pour la joie de voyager, de rencontrer, de découvrir, de contempler...
Je veux partir pour oublier la routine du quotidien, pour empiler des images que jamais peut-être je ne reverrai dans ma vie et me les rappeler en souvenirs
Je veux partir pour être fasciné de tout
Je veux partir pour exister à moi-même ; me retrouver libre, à la découverte du monde, d'un tout.
Je veux partir pour me sentir inutile, seul, contemplateur de cette nature, de cette vie qui est à l'origine de tout.
Je veux partir pour pouvoir croire que l'Homme peut encore vivre en symbiose avec la nature
Je veux partir pour être heureux, pour connaître un bonheur inoubliable, et même si je sais que le bonheur sera toujours ailleurs, je veux partir pour connaître un bonheur nouveau
Je veux partir pour profiter de la vie, pour aiguiser ma curiosité
Je veux partir pour croquer l'Aventure et boire l'Inconnu
Il y a mille et une raisons pour lesquelles je veux partir, mais en vérité, je veux partir pour me sentir vivant, tout en m'oubliant totalement.
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Par RDMT le 4 Juin 2014 à 19:56
En 1971, Nicholas Garrigan (James Mc Avoy) est un jeune médecin Ecossais fraîchement diplômé. Il décide sur un coup de tête de partir loin, très loin, un peu pour fuir sa famille et surtout pour vivre une grande aventure loin de son pays. Il débarque dans un village Ougandais en plein coup d'Etat pour une mission humanitaire. Il rejoint le Docteur Merrit (Adam Kotz) et son assistante (et épouse) Sarah (Gillian Anderson... x-files !). Malgré une équipe médicale très réduite et à du matériel médical rudimentaire, ils essaient tant bien que mal à soigner les villageois-e-s. Alors que Sarah et Nicholas se déplacent en voiture, des militaires les arrêtent car ils sont à la recherche d'un médecin pour soigner Idi Amin Dada, le nouveau président de l'Ouganda qui vient d'avoir un accident de voiture. C'est ainsi que Nicholas ferra sa connaissance. Quelques jours plus tard Idi Amin Dada l'invitera dans son "palais" pour lui proposer de devenir son médecin personnel. Impressionné par sa prestance, son bagout, le fait qu'il puisse être utile à la "reconstruction" de l'Ouganda, Nicholas accepte.
Nicholas va rejoindre le cercle très fermé du président. Il aura une maison, une BMW lui sera offerte, il participera aux fêtes du président. Tout est fait pour que Nicholas se sente bien, loin, très loin de l'agitation et de la violence qui se déroule dans le pays. Nicholas est naïf, très naïf. Il est impressionné par Adi Amin Dada. Il ne se rend pas compte que derrière l'humour, les belles paroles se cachent un homme profondément parano, manipulateur, assoiffé de pouvoir et que c'est un dictateur en puissance. Pour garder le pouvoir il est prêt à tuer (ou plutôt à faire tuer), détruire tout ce qui pourrait lui barrer la route : opposants, critiques, suppositions, etc. C'est un homme malsain et malade. Nicholas s'en rendra compte mais tardivement lorsqu'un membre du gouvernement disparaîtra. Il ne lui restera plus qu'une seule issue : fuir l'Ouganda en se débarrassant au préalable d'Amin.
Ce film est tiré du roman éponyme de Giles Folden, basé sur des faits réels mais Nicholas Garrigan est un personne fictif. Par contre Idi Amin Dada est malheureusement vrai. Il a pris le pouvoir de l'Ouganda le 25 janvier 1971 sur un coup d'Etat, soutenu au début par l'occident car son prédécesseur Obote était jugé trop socialiste. Entre 1971 et sa chute en 1979, Idi Amin Dada aura été responsable, entre autre, de la mort de 300.000 ougandais-e-s, de l'expulsion de 50.000 Indo-Pakistanais-e-s, de nombreuses tortures.
Un film réussi même si on a du mal à croire à autant de naïveté de la part de Nicholas. Il est parti en Ouganda en ne connaissant rien du pays, en se faisant berner par la première personne charismatique qu'il y rencontre... certainement pensait-il que son statut social et le fait qu'un blanc fasse de l'humanitaire en Afrique était amplement suffisant pour ne pas à avoir à se poser de questions.
A plusieurs reprises des membres des services secrets anglais entrent en contact avec Nicholas, certainement que le réalisateur souhaitait faire un lien entre l'Ouganda et l'Angleterre (l'Ouganda est une ancienne colonie anglaise). Un moyen comme un autre de montrer que l'Angleterre et une partie de l'Occident sont toujours au coeur des affaires africaines...Ce qui est remarquable dans ce film hormis l'histoire terrifiante, c'est le jeu des acteurs. Tou-te-s sont à la hauteur. Forest Whitaker dans Adi Amin Dada joue parfaitement un rôle très difficile, où il doit faire ressortir le côté obscur et manipulateur, presque en transe par moment. Mais les autres ne sont pas en reste...
Bande annonce :
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Par RDMT le 25 Mai 2014 à 11:59
Après une biographie du groupe Ecossais Cocteau Twins intitulée "Des punks célestes" Jean-Christophe Manuceau revient la même année avec un nouveau livre, un recueil de nouvelles, 6 au total. Derrière "L'homme sans parapluie" se cache la première nouvelle, la plus longue et celle que j'ai la plus appréciée avec "Le voeu de Renard". Un homme, Kowalski propose à Robert Hunter croisé dans le R.E.R. une forte somme d'argent s'il l'aide à se tuer. Mais derrière cette proposition se cache des intentions tout autre de la part de Kowalski. La nouvelle est sombre, bien ficelée et surtout bien écrite. Les 5 autres nouvelles sont de la même veine, à savoir des histoires bien menées, déroutantes avec du suspens et je me répète une nouvelles fois, sombres.
Le livre ne dépasse pas les 100 pages et se lit d'une traite. Dommage car j'aurais tant aimé lire d'autres nouvelles et pouvoir prolonger le plaisir. J'espère que Jean-Christophe Manuceau fera une suite à "L'homme sans parapluie".
Il est publié chez Les éditions du Net qui édite des livres en format numérique et papier.
En dehors de sa passion pour la littérature, Jean-Christophe est également fan de cinéma et de musique. C'est aussi un coureur de fond vegan.
La page web de l'homme sans parapluie
Extraits choisis :
"Croisant des ouvriers, des secrétaires et des cadres, il attirait des regards envieux ou étonnés, saisis par sa beauté, questionnés eux aussi par cet être que je suivais discrètement. Où allait-il ? Qui était-il ? Pourquoi prenait-il le train de banlieue? Que pensait-il de ce mendiant qui venait de lui tendre la main et qu'il avait feint de ne pas voir ?"
"Dans la rue, en croisant les passants, une délicieuse sensation de liberté l'envahit. Ses soucis, ses angoisses, les petites haines savamment entretenues, tout cela a disparu. Personne ne le reconnaît, personne ne l'arrête pour lui demander un autographe, quelle surprise ! Il se dit que ça doit être vrai, que ce n'est pas un délire."
"Je peux le dire maintenant, c'est trop tard de toute façon, mais je prenais encore plus de plaisir quand Renard se mettait au piano et se lançait dans des morceaux trop durs pour son âge avec une maîtrise impressionnante. Il se retournait après chaque mouvement et me décrochait un de ces sourires dont il avait le secret. Je lui souriais en retour et il poursuivait."
"Pendant le séjour de Jeanne, et avant qu'elle ne retourne à ses obligations, il était resté très poli avec elle, sans un mot de travers, lui posant même des questions sur sa nouvelle vie à l'autre bout du monde. La petite blonde semblait heureuse de le retrouver, certes dans des circonstances déplorables. A l'aéroport, les voir tomber dans les bras l'un de l'autre me procura une grande joie."
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Par RDMT le 7 Mai 2014 à 16:30
Ce film est une adaptation du livre éponyme de Stephen King. Franck Darabont réalise la 4ème adaptation d'un livre de Stephen King et s'en sort vraiment très bien avec "The mist".Après une nuit de tempête dans le Maine, aux Etats-Unis, David Drayton, (Thomas Jane) sa femme et son fils Billy constatent les dégâts. Arbres arrachés dans le jardin, tableaux (David est artiste-peintre) détruits. David, Billy et leur voisin Brent Norton (David et Brent ont eu de gros différents dans le passé) partent en voiture au supermarché. Une brume avance progressivement vers le centre commercial et un violent choc en découle. Panique à bord ! Un homme rentre en courant pris de panique en annonçant qu'un homme a été pris dans la brume... les bases du film sont lancées !
Un jeune salarié essayera d'ouvrir les portes de la réserve afin de refaire fonctionner le groupe électrogène bloqué par quelque chose mais il se fera vite attraper par de grosses tentacules. Les témoins ne pourront rien faire pour le sauver. David et les quelques autres personnes témoins de cette effroyable scène se rendront compte de leurs propres yeux que derrière la brume se cache un monstre et peut-être plusieurs.
Ils essayeront d'expliquer aux autres ce qui est arrivé au jeune salarié afin que personne ne sorte du magasin car mettre les pieds dehors, c'est la mort assuré. Brent Norton (Andre Braugher) est un avocat charismatique qui ne croit en rien à ce que raconte David (il croit à une vengeance personnel/moquerie vu leur différent) et va réussir à impliquer quelques personnes pour sortir de là. Ce groupe ne s'en sortira pas vivant. La panique dans le supermarché est de plus en plus présente, la pression monte toujours et encore.
Dans la nuit de très gros insectes apparaissent et réussissent à s'infiltrer dans le lieu en cassant des morceaux de vitre. Des insectes sont tués grâce au feu (feu mis sur des balais) mais ils font beaucoup de dégâts : des morts, des blessés dont un très grand brûlé et une panique omniprésente.
Madame Carmody (Marcia Gay Harden), une bigote, croit que c'est l'heure de l'apocalypse et arrive dans la panique et la détresse de chacun-e à embrigader dans son délire une bonne partie des personnes présentes. Le groupe veut offrir chaque jour un sacrifice humain aux monstres de dehors. Le groupe s'unifie et devient de plus en plus violent.
Dans ce délire religieux, malsain et dans la peur d'être les prochaines victimes, David, Billy, Amanda (Laurie Holen - vu dans x-files ! -) qui s'est liée d'amitié avec David et Billy et 5 autres personnes décident de s'enfuir dans la voiture de David. Mais avant d'entrer dans le véhicule, ils savent qu'ils vont rencontrer le ou les monstres...
Pouaf, ce film est vraiment époustouflant, poignant. Je me suis vue à plusieurs reprises sursauter, mon coeur s'accélérer. La tension monte, la tension monte encore plus, toujours en crescendo. Les effets de brume font que les monstres ne sont pas super visibles mais on les voit : un énorme de 10, 20 ou 30 mètres de haut, des araignées géantes qui tissent leurs fils et mettent leur réserve de chair humaine sur leurs toiles, des insectes géants qui provoquent avec leur dard des énormes oedemes, des tentacules géantes, etc. Mais ce n'est pas tout... les monstres ne sont pas seuls. Les humain-e-s se divisent, les leaders profitant de l'état de crise pour prendre le pouvoir. La religion extrémiste prend le dessus et les suiveurs deviennent des adeptes qui, à cause de leurs peurs, préfèrent croire en ces aberrations. Une belle critique de l'extrémisme religieux dans une Amérique puritaine.
Durant quelques minutes du film nous entendons l'excellent morceau "The host of Seraphim" du groupe Dead Can Dance qui colle parfaitement avec le moment dans lequel la voiture démarre dans la brume avec les feux extérieurs allumés pendant que les gens à l'intérieur du supermarché la regarde et tout ça au ralenti. Instant mémorable et inoubliable.
La fin du film est vraiment... comment dire ? Vous le verrez par vous-même mais il est impossible de rester indifférent... je vous ai prévenu !
Bande annonce (version française) :
Des extraits de "The mist" avec en fond sonore le morceau "The host of Seraphim" du groupe Dead Can Dance :
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Par RDMT le 29 Avril 2014 à 20:08
Bloody movies - week-end du cinéma d'horreur à la médiathèque de Villejuif, les 11 et 12 avril 2014
La médiathèque De Villejuif (94) proposait les 11 et 12 avril un petit festival de cinéma d'horreur. Malheureusement je n'ai pas pu assister à la représentation du film "May" qui s'est déroulé durant la soirée du 11 avril. Je me suis rattrapée le lendemain avec le court-métrage "L'impasse" et la série "Dead set". Se déroulait également un petit atelier de maquillage de zombies. Je n'ai jamais été une grande fan de films d'horreur, d'épouvante et de gore : les grandes frissons et angoisses n'ont jamais été ma tasse de thé mais j'étais bien motivée pour me rendre au "Bloody movies", histoire de découvrir la série "Dead set" et essayer de me réconcilier avec les films de genre. La médiathèque proposait une petite brochure 4 pages A5 en couleur avec une présentation des films, le top 10 des films incontournables, le top 10 des films à découvrir, quelques liens internet, quelques références de livres (le tout pouvant être emprunté à la médiathèque), des photos. Bref, le B-A-BA pour s'initier à ce genre de films.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
L'impasse - court-métrage (2013)
Ce court-métrage de 7:13 (avec un petit making of) a remporté le prix du festival Trop court de Villejuif l'année dernière et a été réalisé par les jeunes du quartier Ouest de Villejuif. Le scénariot a été écrit en à peine deux heures, le film tourné en 8 heures, avec deux soirées de montage. Budget et temps très limités ! Dans ce court-métrage on a vite affaire à des scènes de zombies, pas toujours très bien réalisées et les personnages hors zombies ont du mal à jouer un rôle de composition. Mais on ne va pas leur en vouloir, ils sont jeunes, très jeunes et le temps très (trop) limité du tournage ne leur a certainement pas donné la possibilité de répéter suffisamment. Mais ça reste sympa à voir si on n'a pas pour objectif de se faire peur car il prête plus à sourrir qu'à avoir peur. En prime ce court-métrage fait référence au clip "Thriller" de Mickaël Jackson !
Si vous souhaitez voir les 4 autres courts-métrages qui ont participé au concours, c'est par ici.
Le court-métrage "L'impasse" :
Dead set - série de 5 épisodes de Charlie Brooker (2008)
Une série qui commence tout doucement dans les studios d'une émission de télé-réalité "Big brother" dans laquelle les participants et participantes jouent leur rôle débile et oh combien superficiel. Pendant ce temps-là une épidémie se propage à vitesse grand V dans toute la population humaine mondiale. Une épidémie qui infecte les humains et les transforment en... zombies ! Oui, c'est un film de zombies ! Les zombies sont à la recherche de vivants pour les manger et qui à leur tour deviennent des zombies, des morts-vivants. Une contagion effroyable qui ravage tout sur son passage. On a le droit à toute la panoplie : sang à confusion, membres déchiquetés mais tout ça à la sauce anglaise et avec l'humour anglais ! Au début l'humour fait passer la série pour une simple comédie made in british mais au fur et à mesure la sauce zombie prend et l'humour n'apparaît que de temps à autre. Du coup, la pression monte, on se dit qu'on est dans une partie de sang qui risque de se prolonger jusqu'à la fin de la série...
Pour en venir aux personnages, nous avons toutes les caricatures possibles des participant-e-s qui ne souhaitent que la célébrité, le prestige, l'argent mais lorsqu'ils se rendront compte du carnage qui se déroulent dans le monde, une sorte de solidarité de groupe commence à se mettre en place mais ont-ils vraiment le choix ? Seul Space (Adam Deacon) semble différent et l'arrogance des autres le poussera à démissionner de l'émission mais trop tardivement... Kelly (Jaime Winstone) est employée-technicienne pour l'émission et grâce à beaucoup de sang-froid arrive à s'introduire dans le huit-clos des participants et à s'enfermer avec eux, seul endroit semble-t-il dans lequel les zombies n'ont pas réussi à pénétrer. Pendant toute la série elle sera la plus réfléchie, la plus vraie, la plus mature. En parallèle, Riq (Riz Ahmed) l'ami de coeur de Kelly essaie par tous les moyens de la retrouver. Sur son chemin, il fera la connaissance d'Alex (Liz May Brice) qui l'aidera pendant quelques temps avant de succomber à un zombie.
C'est une série de zombies avec beaucoup de morts, d'effusion de sang certes mais ce n'est pas juste pour faire peur mais aussi pour se moquer de toutes ces émissions à la reality show, au producteur stupide qui ne pense qu'à son émission alors que le monde entier est à sa perte, à ses figurants qui ne recherchent que la gloire et l'argent. La police n'est pas non plus exempte de reproches avec ces deux policiers parano (on les comprend) qui à cause de leurs conneries se feront buter par des... zombies !
5 épisodes pour 2h15, ce qui fait la durée d'un film standard. Au début, le film est assez mou mais au fur et mesure que l'on entre dans le coeur de la série, le rythme s'accélère. La réalisation joue beaucoup sur la shakycam (caméra qui tremble), ça tremble beaucoup sur les moments chauds mais du coup, on ne voit pas grand chose dans les moments cruciaux. Est-ce le but ? Cela se traduit par beaucoup d'ambiance mais la peur n'est pas très forte. En tout cas, moi qui est facilement peur, on ne peut pas dire que cette série m'ait fait mourir de peur. C'est certainement pour cela que j'ai pris grandement plaisir à la regarder. :-)
Bande annonce :
Bilan de cette journée : sympathique après-midi avec des films de zombies, du pop-corn, des boissons et tout ça gratuit ! :-) Malheureusement, nous étions peu dans la salle, moins de 10 personnes malgré la passion et le dévouement du personnel de la médiathèque. D'un point de vue personnel "Dead set" a commencé à me réconcilier avec les films d'horreur. Suite au prochain épisode ! :-)
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Par RDMT le 14 Avril 2014 à 18:15
Lors du G8 (réunion de chefs des Etats des 8 pays les plus influents) en 2001 qui s'est passé à Gênes, en Italie, de nombreuses manifestations anti-mondialisation et anti-capitalistes se sont déroulées durant tout le sommet. Souvenez-vous de la mort du manifestant Carlo Giulani, tué par un carabinier. Ce film ne retracera pas le parcours de Carlo mais quelques jours plus tard, lors du dernier jour du sommet lorsque 300 policiers prennent l'assaut de l'école Diaz dans laquelle 90 activistes originaires de différents pays européens et des journalistes du "media center" sont logés. La plupart des ces personnes s'apprêtaient le lendemain à prendre un car ou un train pour rejoindre leur pays.
La mort de Carlo, les manifestations avec des vitrines cassées sur le parcours... l'Etat italien semblent à bout, ou tout du moins avec un certain honneur bafoué... Par vengeance, la police de Gênes a eu pour ordre de faire une descente dans l'établissement scolaire afin de "casser" du Black Block. Le "casser" deviendra du matraquage sur des personnes à terre, qui n'ont aucune arme, rien pour se défendre devant des CRS ultra remontés et armés jusqu'au dent. S'en suit des minutes et des minutes pendant lesquelles les activistes seront matraqué-e-s de tous les côtés, une violence inouïe. Puis ça sera au tour des journalistes qui auront beau lever les bras en l'air, ils et elles se prendront autant de coups que les manifestant-e-s. A la fin du carnage, les plus blessé-e-s seront amené-e-s à l'hôpital avec la présence omniprésente des forces policières dans l'établissement. Les plus valides seront amené-e-s au commissariat. Ca sera à nouveau le tour des violences, des humiliations.
Pourquoi tant de haine, pourquoi tant de violence ? Pour quelques Black Blocks qui ont cassés des vitrines ? D'une part, il n'est pas prouvé que des Black Blocks était logés dans l'école et d'autre part, même si cela avait été le cas, comment la violence pouvait être justifiée ? Qui produit la violence ? Ces riches gouvernements qui appauvrissent les pays pauvres avec des dettes qu'ils ne veulent pas abolir. Un système économique basé sur la concurrence, l'argent, le profit, le productivisme à outrance, le chômage, la loi des plus forts, la pauvreté, la destruction de la planète... au détriment de valeurs égalitaires et solidaires. Tel est le résultat du capitalisme et cette pseudo-démocratie qui n'est rien d'autre qu'une oligarchie (pouvoir donné à quelques personnes, à des élites).
Hormis quelques exceptions (notamment le chef d'une section qui traitera ses "hommes" de bouchers) les policiers étaient portés par la haine et la traduisait par de la violence indescriptible. Suite à la mort de Carlo Giulani et des manifestations "remuantes", la police de Gênes avait été vivement critiquée. L'Etat Italien s'est vengé...
Le film est tellement prenant qu'il est impossible de jeter un coup d'oeuil ailleurs. Il est très flippant, les scènes de matraquages et d'humiliation vous secouent pendant un bon bout de temps, vous n'avez qu'en tête "mais ce n'est pas possible". On est juste étonné à la fin du film qu'aucun mort n'est dénombré vu tous les coups donnés par les bouchers-policiers.
"Crime d'Etat" est un titre très bien trouvé, tellement vrai et réaliste.
Bande annonce :
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Par RDMT le 3 Avril 2014 à 12:16
Au sud des Etats-Unis, Thelma (Geena Davis) mène une vie triste entre le ménage et les plats préparés pour son mari. Ce dernier, le roi des machos est inintéressant et bien trop sûr de lui. Louise (Susan Sarandon) propose à Thelma de partir quelques jours en voiture sur les routes de l'Arkansas afin d'oublier leurs déboires respectifs, Louise vivant une relation difficile avec son ami.
Après quelques heures de routes Thelma tient absolument à ce que la voiture s'arrête pour se rendre dans une boîte de nuit. Après des verres et des verres d'alcool, elle se fait accoster par un dragueur, sûr de lui et insolant. Thelma est naïve et de par sa vie monotone, elle ne se rend pas compte à temps du but de l'homme. Celui-ci tentera de la violer sur le parking mais Louise arrive à temps pour l'obliger à s'écarter de Thelma. L'insolence et les provocations de l'homme font que Louise, prise dans des souvenirs douloureux, tire sur lui. Dès cet instant les deux femmes savent que leur vie a chaviré. Louise ne veut pas se présenter à la police et elles décident toutes les deux de rejoindre le Mexique en voiture. Louise, la plus réaliste et celle qui a le plus la tête sur les épaules contacte son ami afin qu'il lui prête une grosse somme d'argent pour arriver à se rendre au Mexique et pouvoir entamer une nouvelle vie là-bas. Malheureusement, un auto-stoppeur (Brad Pitt) qui fait des avances à Thelma réussi à voler cet argent dans la chambre d'hôtel après une folle nuit d'amour. Plus d'argent, Thelma se sent obligée de commettre un hold-up dans une boutique. Tout s'enchaîne de façon à ce que rien n'aide les deux fugitives. La police est sur leurs traces... je n'irai pas plus loin sinon vous allez tout savoir et ça serait dommage si vous n'avez pas vu le film. Mais qui n'a pas vu ce film ?
Le comportement des hommes fait vraiment froid dans le dos. Le mari de Thelma est un salaud. L'homme rencontré dans la boite de nuit est un violeur qui semble-t-il n'en est pas à son premier coup d'essai. On apprend au fur et à mesure du film que Louise a subi des violences sexuelles quelques années auparavant. L'auto-stoppeur n'est rien d'autre qu'un opportuniste qui se sert de Thelma pour voler leur argent. Seul l'ami de Louise semble être un peu plus correct. Si nous étions dans une société moins sexiste tout ceci ne sera pas arrivé. Mais ce n'est pas le cas. Thelma et Louise ont décidé de fuir pour éviter à Louise la peine de mort ou la prison à perpétuité et à un paquet d'années de prison pour Thelma. Rien n'est juste et elles le savent alors elles roulent, elle roulent vers l'espoir de passer la frontière.
C'est un road movie passionnant qui vous prend du début à la fin. Les deux actrices jouent extraordinairement bien. Les images, les paysages sont magnifiques. Je comprends l'engouement qu'a suscité ce film. Des femmes qui veulent se libérer de leurs chaînes, n'est-ce pas beau même si la fin n'est pas réjouissante. Vivre libre ou mourir ?
Bande annonce (je n'ai pas trouvé de sous-titres français) :
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Par RDMT le 2 Avril 2014 à 21:48
D'après le roman de Flannie Flagg "Beignets de tomates vertes" sorti en 1987.
Je me souviens avoir découvert "Beignets de tomates vertes" a la télévision quelques temps après sa sortie au cinéma et l'avoir revu un paquet de fois derrière mon magnétoscope et l'écran de télévision. C'est récemment que je me suis procurée le DVD et quel plaisir de le regarder à nouveau. Pas une ride de pris et je dirais même que le film s'est rafraîchi ! :-)
L'histoire de "Beignets de tomates vertes" se déroule à la fin des années 80 et dans les années 30. Evelyn Couch (Katy Bates) fait la connaissance de Ninny Threadgoode (Jessica Tandy) dans un hôpital. Cette dernière lui raconte la rencontre et la forte amitié entre Idgie Threadgoode (Mary Stuart Masterson) et Ruth Jamison (Mary-Louise Parker) dans une petite ville de l'Alabama au sud des Etats-Unis 60 ans auparavant. Après avoir aidé Ruth enceinte à quitter son mari violent et malsain, Idgie et Ruth s'occupe du Whistle stop cafe, un lieu central du secteur. Idgie est une jeune femme atypique et indépendante qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle refuse la soumission et combat le Ku Klux Klan qui sévit fortement aux Etats-Unis. Franck Benett, l'ex-mari de Ruth ré-apparaît derrière les traits d'un membre du KKK et souhaite récupérer son fils...
Evelyn a la cinquantaine, "femme au foyer", les enfants maintenant partis de la maison, un mari pris entre son travail et les matchs de basse-ball à la télé, elle se sent délaissée, sans rôle important et commence à déprimer. Au fil des rencontres et des discussions, Ninny et Evelyn se lie d'amitié et cette amitié va aider à Evelyn à prendre confiance en elle et à surmonter la crise qu'elle rencontre.
Ce film est simple, très bien interprété, si bien mené du début à la fin qu'à chaque fois j'éprouve un énorme plaisir à le regarder. Car en dehors du fait qu'il traite de l'amitié, de la solidarité, de la tolérance, de la liberté, il nous mène également dans un société dure, encrée de racisme, de sexisme, d'intolérance, de pauvreté. Mais il montre que ces discriminations peuvent être combattues même si le chemin est long car les mentalités n'évoluent pas aussi rapidement qu'on le souhaiterait.
Beaucoup d'images sont magnifiques, bien trouvées, c'est vraiment un art de faire un bon film. La musique colle parfaitement au film, en retrait mais présent tout au long du film. Je trouve que "Beignets de tomates vertes" a quelques similitude avec "La couleur pourpre" et "The world unseen" même si ces 3 films sont différents l'un de l'autre mais ont tout de même des points communs.
Vous savez ce qu'il vous reste à faire... Towanda ! :-)
Bande annonce (je n'ai pas trouvé de sous-titrages français) :
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Par RDMT le 1 Avril 2014 à 20:02
"En route pour Budapest" est une brochure/fanzine format A5 relatant les aventures d'un groupe de quatre cyclo-voyageuses et un cyclo-voyageur d'une vingtaine d'années qui a décidé de se rendre au Sziget Festival en Hongrie.
1.280 kilomètres, 3 semaines de voyage à vélo en longeant le Danube et en traversant l'Allemagne, l'Autriche, la Slovaquie puis la Hongrie. Le départ à vélo se fera sous le soleil à partir de Donaueshingen, une petite ville d'Allemagne mais au bout de quelques jours la pluie sera leur meilleure... ennemie ! "Finis les pique-niques sous le soleil, les habits qui sèchent en 2 heures, la crème solaire, les petits débardeurs. Dorénavant, c'est k-way obligatoire, avec foulard en option. Les routes glissent, les chemins de terre sont boueux et le Danube déborde. (...) Les jours de forte pluie, on frappe chez les paysans pour dormir dans leurs granges. Malheureusement pour nous, il n'y en a pas tant que ça sur notre route".
L'intérêt de ce témoignage réside surtout sur la trentaine de belles photos qui accompagnent le texte. On sent la passion dans ces photos prises par Lou. Le témoignage sous forme de texte me laisse un peu sur ma faim. J'aurais aimé en savoir plus sur leurs motivations quant à la pratique du vélo, ce qu'elle représente pour ces cyclo-voyageurs mais "En route en Budapest" reste un intéressant document qui me donne des ailes pour partir moi aussi en vélo sur les routes cet été.
Vous pouvez commander le fanzine ici
Lou Canaud est photographe, vous pouvez retrouver ses oeuvres sur son site internet.
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