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La couleur pourpre - film de Steven Spielberg (1985)
30 année de haine, de violence, de vengeance et d'amour.
Qui n'a pas entendu parler de ce film de Steven Spielberg ? Film adapté du roman éponyme sortie en 1982 d'Alice Walker, écrivaine afro-américaine, militante féministe, antiraciste, pour l'égalité des droits pour tout-e-s.
Au début du 19ème siècle Célie et Nettie sont deux soeurs noires inséparables, vivant avec leurs parents dans le sud des Etats-Unis. Leur père est un tyran qui abuse sexuellement de Célie , l'ainée, qui aura deux enfants de lui et qu'elle ne verra jamais... A 15 ans, Célie est séparée de Nettie afin d'être mariée à un homme brutal pour lui servir de bonniche depuis la mort de sa femme. Elle se soumettra à lui de peur d'être battue. Nettie promet d'écrire régulièrement à sa soeur pour garder le contact mais les lettres n'arriveront pas à destination de Célie. Sa vie se résume au ménage, à s'occuper des enfants de son mari qu'elle appelle "monsieur", à la maison, à la cuisine : une esclave. Elle se liera d'amitié avec la chanteuse Shug Avery qui est la maîtresse de son époux. Cette dernière lui donnera la force et la volonté de ne plus se laisser faire, d'oser dire "non" à la soumission et de s'émanciper.
Ce film est un pur chef-d'oeuvre, orchestré magnifiquement même si quelques scènes semblent un peu exagérées. Nous sommes au sud des Etats-Unis en 1900 et quelque avec son apartheid et dans une société patriarcale qui considère le viol légitime et dans laquelle les femmes doivent soumission aux hommes. Whoopie Goldberg ("Jumping jack flash", "Ghost", "Sister act", "Corrina, Corrina", "Star trek", "Avec ou sans hommes", entre autres) qui joue le rôle de Célie crève l'écran avec un rôle en or.
J'ai vu "La couleur pourpre" pour la première fois au cinéma lors de sa sortie française en 1985. J'avais 15 ans et ce film m'avait fait passer toutes sortes d'émotions (tristesse, pleurs, joie, énervement, révolte...) et m'avait énormément marqué à l'instar d'un film comme "Boys don't cry". Le genre de film que l'on n'arrive pas à se sortir de la tête de la journée.
Malgré le nom de Steven Spielberg à la réalisation, vous ne trouverez pas d'effets spéciaux et c'est tant mieux. "La couleur pourpre" est juste un film magnifique, avec des images, une musique qui le sont tout autant. Un film à regarder, à faire montrer, qui aura plus d'effet qu'un tract ou une brochure contre le racisme et le sexisme.
Bande originale :
Shug Avery (Marguerite Avery) et Celie (Whoopie Goldberg) dans "MIss Celie's blues" :
Tags : Film, cinéma, la couleur pourpre, racisme, sexisme, inceste, Whoopie Goldberg, Steven Spielberg, soumission, insoumission, émancipation
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