• La vague - livre de Todd Strasser

    La vague - livre de Todd Strasser (1981)

    La vague - livre de Todd StrasserBen Ross, professeur d'Histoire dans un lycéen californien, aux Etats-Unis, enseigne à sa classe de terminale la seconde guerre mondiale. Il projette un film-documentaire sur les atrocités commises par les nazis dans les camps de concentration. Choqué-e-s, les élèves se demandent comment  les Allemand-e-s de l'époque ont pu laisser faire un génocide alors que moins de 10%  appartenaient au parti nazi. Ben Ross tente de trouver des réponses : "J'imagine qu'ils avaient peur. Les nazis étaient peut-être une minorité, mais une minorité très organisée, armée et dangereuse. Vous ne devez pas oublier que le reste de la population n'était ni organisé ni armé, et vivait dans la terreur. De plus, le pays venait de traverser une période difficile d'inflation qui l'avait pour ainsi dire ruiné. Certains espéraient  sans doute que les nazis réussiraient à redresser le pays. De toute façon, après la guerre, la plupart des Allemands affirmèrent qu'ils ne savaient rien des atrocités commises." C'est dans ce contexte que le professeur décida de créer un mouvement "la vague" mettant en scène un groupe (la classe) totalitaire avec comme devise : La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action". Une devise, mais aussi un salut, un logo, beaucoup de discipline,  un chef suprême (le prof) et face à ce groupe uni comme un seul humain, le rejet pour tous ceux et celles qui pensent autrement ou qui osent émettre des critiques sur la vague.

    Laurie Sanders, élève de terminale et rédactrice en chef du journal du lycée tente de dénoncer la vague par le biais du journal mais très rapidement le mouvement prend une grande ampleur dans le lycée.

    Robert, élève habituellement rejeté par le reste de la classe va  être rapidement le "bras droit" de Ben Ross.

    Mais jusqu'où la vague va arriver ? Pourquoi la plupart des élèves rentrent si facilement dans le jeu que le professeur leur tend ? Est-ce que cela signifie que le fascisme peut atteindre chacun-e d'entre nous ? Tant de questions qui font peur mais qui ont surtout le mérite d'être posées. Entre peur, dictature, discipline, ce livre a de quoi nous faire réfléchir et c'est tant mieux.

    A la base, c'est une histoire vraie qui s'est déroulée en 1969, ce livre est romancé mais garde la trame principale. Il a été vendu à plus d'1,5 million d'exemplaires en Europe et a été adapté au cinéma.

    Ce livre se lit très rapidement car il est peu épais (152 pages), le style est très facile à lire et dès qu'on a posé les yeux dessus, on n'arrive pas à s'en défaire.

    Quelques extraits choisis :

    "Les camps de la mort constituaient ce que Hitler appelait "la solution finale à la question juive". Pourtant, les nazis n'y envoyaient pas seulement les Juifs, mais tous ceux qu'ils considéraient indignes d'appartenir à la race supérieure. Les détenus étaient acheminés vers les camps depuis les quatre coins de l'Europe, où ils enduraient travaux forcés, famine et torture. Dès qu'ils devenaient trop faibles pour travailler, ils étaient exterminés dans les chambres à gaz. Leurs dépouilles finissaient ensuite dans les fours crématoires". Ben marqua une pause, avant d'ajouter : "Dans ces camps, l'espérance de vie des prisonniers était de deux cent soixante-dix jours. Mais beaucoup ne survivaient pas plus d'une semaine."

    "En tout, les nazis ont assassinée plus de dix millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans leurs camps d'extermination."

    "Après la guerre, beaucoup de nazis essayèrent d'excuser leur comportement en expliquant qu'ils n'avaient fait que suivre les ordres et qu'ils se seraient fait tuer s'ils avaient désobéi.'

    "Ma chérie, nous t'avons levée pour que tu apprennes à penser par toi-même, et non à faire comme tout le monde."

    "Je me sens vraiment seul, soudain, déclara David pendant qu'ils déambulaient entre les arbres. Comme si tous mes amis appartenaient à un mouvement fou furieux et que, moi, j'étais rejeté simplement parce que je refuse d'être en tout point comme eux.

    "De son poste sur la scène, Ben couvra du regard cette marée de visages inquiets qui l'observaient sans ciller. Etait-il donc vrai que la nature des hommes les poussait à chercher un meneur ? Quelqu'un pour prendre les décisions à leur place ? Manifestement, tous ces visages levés vers lui l'affirmaient. Telle était la responsabilité d'un chef : savoir qu'un groupe comme celui-là le suivrait n'importe où. Ben commençait à comprendre à quel point sa "petite expérience" s'avérait bien plus sérieuse que ce qu'il avait imaginé. Ils étaient prêts à lui faire une confiance aveugle, à le laisser décider à leur place, sans hésiter une seconde - ce constat l'effrayait. Si le destin des hommes était de suivre un chef, raison de plus pour que ses élèves retiennent cette leçon : il faut toujours tout remettre en question, ne jamais faire confiance aveuglément à quelqu'un. Autrement.."

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  • Commentaires

    1
    catt
    Lundi 16 Décembre 2013 à 19:38

    Je l'ai lu, j'ai trouvé ça super bien et impressionnant.


    il parait qu'il y a un film et que celui ci ne se termine pas comme le bouquin

    2
    Mercredi 18 Décembre 2013 à 19:19

    Impressionnant, ce mot correspond très bien à mes impressions. :-)

    Je n'ai pas vu le film mais aimerais bien le voir. Voici la bande annonce : http://www.dailymotion.com/video/x82zoj_la-vague-bande-annonce_shortfilms

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