• Samedi 25 janvier 2014 aura lieu à la maison de l'environnement du Val de Bièvre un nouveau café vélo, de 9h30 à 12h, ouvert à tou-te-s, organisé par le MDB (Mieux se Déplacer à Bicyclette) Val de Bièvre à Vélo.

    Café vélo : samedi 25 janvier 2014 à Arcueil (94)

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Mon compte-rendu de la marche contre le Front National et le racisme à Arcueil

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    A l'initiative de citoyen-en-es habitant Arcueil, ville située dans le Val-de-Marne (94), à quelques pas de Paris, une marche contre le Front National et le racisme s'est déroulée samedi 18 janvier 2014 à partir de 14 heures.

    Nous étions environ 400 a avoir défilé dans les rue d'Arcueil pendant 2 heures et demi, ce qui est un bon score pour une marche locale organisée par de "simple" citoyen-e-s. Aucune récupération n'a ainsi pu être faite, ce qui est une bonne chose.

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Beaucoup de tracts ont été distribués, sur les pare-brises des voitures, dans les boîtes aux lettres, aux passant-e-s, aux commerçant-e-s. Nous avons scandé de nombreux slogans tels que "Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos", "C'est pas les sans-papiers, c'est pas les immigrés, c'est le FN qu'il faut virer", "1ère, 2ème, 3ème génération, nous sommes tous des enfants d'immigrés". Nous avons presque fait le tour de la ville, ce qui a permis une bonne visibilité.

    Bonne ambiance dans le cortège avec des manifestant-e-s de toutes les générations qui ne veulent ni racisme, ni nationalisme, ni sexisme, ni homophobie... discriminations tant développées dans le discours du FN même s'il est édulcoré dans les média.

    Certain-e-s ont rendu hommage à Clément Méric sur des panneaux ou en collant des autocollants. Clément est un antifasciste tué le 5 juin 2013 par un militant d'extrême droite, affaire qui a fait beaucoup de bruit dans les média.

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Ni racisme, ni nationalisme, ni xénophobie, ni lesbophobie, ni homophobie, ni transphobie, ni sexisme, ni spécisme, ni âgisme !

    Le tract distribué résume le pourquoi de la manifestation :

    Le Front National se moque des Arcueillais

    Citoyens d'Arcueil, nous avons été choqués et meurtris de trouver à plusieurs reprises des tracts du Front National dans nos boîtes aux lettres. Ces tracts font partie d'une stratégie ciblée de conquête des banlieues ouvrières et de leur électorat populaire.

    Sur papier glacé couleur, à grand renfort de moyens, le FN énumère une série de faits divers locaux, un vol, une agression, une dégradation d'Abribus et, dans un questionnaire, pose des questions triviales, comme par exemple "trouvez-vous normal que 20 % de jeunes soient au chômage ?", des questions dont la formulation est telle qu'on ne peut répondre que par la négative. Il faut ensuite gratter une case comme à la Française des jeux pour découvrir qu'on est prêt à voter pour Marine Le Pen.

    Mais pour qui le Front National prend-il les Arcueillais ?

    Cette lettre ouverte se veut une réponse à la violence et à la bêtise des mensonges distillés par un parti en quête de respectabilité. Le Front National, lorsqu'il est attaqué, se dit victime de diabolisation. Les média en renverraient une image négative. Mais quelle réalité prétend-il occulter ? Les photos de Marine Le Pen en compagnie de néonazis lyonnais parlent d'elles-mêmes.

    Il faut rappeler ce que le FN essaye de faire oublier : c'est un parti d'essence profondément antidémocratique, qui entend se servir de la démocratie pour prendre le pouvoir ; un parti issu des mouvements fascistes et collaborationnistes d'après-guerre ; un parti qui nie le droit des femmes en s'opposant au droit à l'avortement ; un parti qui se positionne pour le rétablissement de la peine de mort et qui entend confisquer aux travailleurs leurs acquis sociaux, jusqu'à remettre en cause le droit de grève et le droit de manifester.

    Quelle histoire et quelle mémoire le FN prétend-il confisquer ?

    Le FN voudrait faire croire que voter pour lui est un vote contestataire, qu'il est la seule alternative au système, que voter pour lui est un acte de rébellion, presque un acte révolutionnaire !

    Ce parti n'a mené aucune lutte sociale, pas une seule fois il n'a fait évoluer le droit, pas une seule fois il n'a fait reculer l'injustice. Pire, il défend l'inégalité des races, il a soutenu les négationnistes et son ancien chef a été impliqué dans des actes de torture en Algérie. Il est impensable qu'à Arcueil, ville de Dulcie September, militante antiraciste de l'ANC dont notre collège porte le nom, le Front National se fasse une place. N'oublions pas que Le Pen disait de l'apartheid que celui-ci était une "utopie". La seule chose que le FN a toujours réussi à défendre, ce sont ses propres intérêts.

    Des gestions de ville catastrophiques et la désignation d'un bouc émissaire

    Le Front National se garde bien de dresser le bilan dramatique des villes où il a réussi à prendre le pouvoir. Comme à Toulon où le maire a fini devant la justice, et à Vitrolles, ville dans laquelle les associations ont été mises au pas, les salles de spectacles jugées contestataires fermées et la culture étouffée.

    Il faut également rappeler que, contrairement à ce que le FN veut nous faire croire, l'immigration rapporte de l'argent, qu'elle nous fournit une main-d'oeuvre qualifiée et nécessaire.

    Le ciment du Front National, c'est la division, la désignation d'un ennemi intérieur, la haine de l'autre, qu'il soit immigré, musulman ou juif, Africain, homosexuel ou syndicaliste. Arcueil mérite mieux qu'un parti qui prend ouvertement ses habitants pour des idiots ! Ne soyons pas dupes des discours populistes !

    Face à l'extrême droite, pas un seul pas en arrière !

    Collectif des habitants des quartiers Laplace, Barbusse, Chaperon Vert, Irlandais, Cité Jardin, BDA.

    Contact : CollectifArcueil@gmail.com 

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu) 

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Marche contre le Front National et le racisme à Arcueil (compte-rendu)

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Randonnée à vélo : Paris jusqu'à Versailles, dimanche 12 janvier 2014

    Avant le départ, devant la maison du vélo :

    Randonnée à vélo : Paris - Versailles (compte-rendu et photos)

    Le rendez-vous était donné à 9h30 ce dimanche 12 janvier 2014 devant la maison du vélo, à côté de Bastille pour une cyclo-randonnée organisée par MDB (Mieux se Déplacer à Bicyclette). Cette association qui fête cette année ses 40 ans milite pour l’amélioration des conditions de circulation à bicyclette au quotidien en Île-de-France. En plus d'éditer un bulletin bimestriel, d'organiser des bourses à vélo, des ateliers de mécanique, des vélo-écoles, elle met en place des randonnées d'1/2 journée jusqu'à plusieurs jours et ce, chaque semaine.

    Le temps était froid, 3°, sans soleil mais sans pluie lorsque je suis partie de chez moi.  Comme à mon habitude, je suis arrivée à l'avance, vers 9h10. Déjà 4 personnes était au rendez-vous, nous serons 29 de plus lors du départ à un peu plus de 10 heures. Ca fait du monde, du coup, on va s'attendre régulièrement lors du trajet qui nous mènera jusqu'à Versailles. Mais ce n'est pas grave, on ne fait pas de course contre la montre ! :-)

    C'est une chouette traversée de Paris que nous ferons, notamment une partie sur les quais de la Seine pour ensuite atteindre le pont de Iéna. La sortie de Paris se profilera via le Bois de Boulogne qui malgré le froid amènera son lot de joggeurs et cyclistes. J'y remarque un circuit réservé aux cyclistes comme le bois de Vincennes : ce n'est pas impossible que je la teste prochainement. Ensuite nous passons dans le beau parc de Saint-Cloud qui me rappelle immédiatement la course des héros que j'avais courue au même endroit, le 16 juin dernier, en soutien à l'association des droits des animaux L214. Nous nous rendons chez une cyclo-randonneuse à Saint-Cloud pour prendre une boisson chaude et quelques gâteries. Merci beaucoup à elle pour son invitation ! Ce fut l'occasion de nous retrouver ensemble dans son salon à discuter, à se réchauffer, à soulager sa vessie (et ce n'est pas un détail !) dans les toilettes. Après ce sympathique arrêt le but était maintenant de réaliser l'objectif final : se rendre à Versailles. 

    Devant l'immeuble de notre hôte :

    Randonnée à vélo : Paris - Versailles (compte-rendu et photos)

    Tandis que le parcours jusqu'à là était assez plat, la suite sera un peu plus dure, avec plus de côtes mais sans rien de difficile et j'ai aimé forcer un peu plus sur les pédales. De plus, cela m'a permis de réchauffer complètement mes mains qui étaient froides depuis le départ de chez moi.

    Arrivé-e-s à Versailles, nous avons fait une halte à un marché afin que certain-e-s puissent acheter leur nécessaire pour le pique-nique prévu quelques minutes plus tard. C'est en attendant leur retour que j'ai remarqué que l'attache rapide avant de mon vélo n'était pas assez vissée. Après moult essais, nous en concluons rapidement qu'il était définitivement mort et que j'allais avoir de sérieux problèmes pour continuer à rouler. Fait qui s'est révélé très rapidement puisque qu'il n'était plus tenu par rien au bout de quelques minutes... il y a quelques mois c'était celui à l'arrière qui m'avait lâchée, grrr ! Nous nous rendons à vélo au parc du Château de Versailles pour le pique-nique et moi à pied pour ne pas prendre de risque de chuter. Le pique-nique a été rapide à cause du froid, ce n'était pas le moment de se congeler, non mais ! Je m'étais préparé une salade de riz avec des poids cassés et des légumes (tomates, carottes...) très rapidement engloutis, avec comme pour dessert une pomme et deux clémentines.

    Nous nous quittons devant le marché de tout à l'heure, certain-e-s y prendront un café, d'autres rentrerons en train, en R.E.R ou à vélo, d'autres continuerons la randonnée jusqu'à Saint-Germain-en-Laye,  à une vingtaine de kilomètres d'où nous étions. Pour ma part, je prends à pied la direction de la gare Chantier Rive gauche du R.E.R. C et retrouve dans le R.E.R trois de notre groupe. Chouette, nous ferons la route ensemble ! :-) Deux descendront à Gare d'Austerlitz et nous sommes deux également à prendre la station d'après : Bibliothèque François Mittérand... et fait extraordinaire, à côté de la sortie, un supermarché de sport était ouvert ce dimanche pour cause de premier week-end de solde ! Je me voyais déjà mardi aller chez mon vélociste. Et bien, non ! Après avoir acheté une paire d'attaches rapides, nous l'installons sur mon vélo qui est situé devant le supermarché. Non sans mal à cause du réglage de frein et de la lumière avant mais nous y sommes arrivées ! Gros ouf de soulagement. Merci Monique ! Il faut dire que ce problème m'avait inquiété. Je pouvais rentrer chez moi à vélo et sans crainte, yes ! Je m'en suis vraiment bien sortie ! :-) 

    Randonnée à vélo : Paris - Versailles (compte-rendu et photos)

    Attache rapide arrière

    J'ai beaucoup aimé cette ballade pour le beau parcours, l'ambiance qui y régnait : bonne humeur (rigolade, tout le monde se parle facilement), solidaire (avec des mots gentils pour les problèmes mécaniques que j'ai rencontrés). Bref un très bon esprit avec des personnes qui partagent la passion commune pour le vélo.

    Dans la journée j'ai parcouru environ 45 kilomètres (Villejuif - Paris - Versailles + Paris - Villejuif), rien d'extraordinaire surtout que nous ne roulions pas très vite mais ainsi nous avons pu profiter pleinement des paysages. :-)

    L'année dernière j'avais participé à la grande balade annuelle, de Paris jusqu'à Meaux, voir le compte-rendu. C'est sûr que j'en ferai d'autres et certainement dans pas très longtemps.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Cyclo-camping international organise son 29ème festival du voyage à vélo les samedi 18 et dimanche 19 janvier 2014 à Saint-Denis (93). C'est l'occasion de rencontrer des cyclo-voyageurs, des exposants, des auteurs, des associations, regarder des projections, échanger, etc.

    29ème festival du voyage à vélo les 18 et 19 janvier 2014 à St-Denis (93)

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir

    Le festival se déroulera à la bourse du travail : 11 rue Génin - 93200 Saint-Denis. Métro St-Denis porte de Paris (ligne 13).

    Voir le programme complet

    J'y serai ! :-)

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Maurice - film de James Ivory (1997)

    A"Après le succès mondial de "Chambre avec vue", James Ivory, le plus britannique des réalisateurs américains, adapte à nouveau un roman d'Edward Morgan Foster (1879 - 1970) "Maurice". L'histoire d'amour entre deux hommes, mise à l'épreuve du puritanisme de l'Angleterre Edwardienne.

    Maurice (James Wilby) et Clive (Hugh Grant) s'aiment d'un amour chaste mais passionné. pourtant, après l'arrestation pour outrage aux moeurs de leur ami Risley (Mark Tandy), ouvertement homosexuel, Clive craint d'être compromis dans la bonne société londonienne. Il renonce alors à son amour interdit, et épouse Anne..."

    Telle est la présentation du film figurant au dos de la jaquette du DVD. En 1909, Maurice, bourgeois conformiste est étudiant à l'université lorsqu'il fait la connaissance de l'aristocrate Clive. Leur amour cachés va être à l'épreuve lorsque leur ami, Risley, est condamné par la justice pour son homosexualité. Clive préfère renoncer à Maurice de peur d'être à son tour arrêté et de compromettre sa carrière d'avocat. Il se marie rapidement avec Anne et s'installent tous les deux dans leur propriété de Penderleigh. Maurice sera régulièrement invité par le couple dans leur demeure. C'est dans ce lieu qu'il y fera la connaissance d'Alec Scudder (Rupert Graves), un jeune garde-chasse et ils tomberont amoureux l'un de l'autre.

    A

    Ce film est très beau, tant dans le jeu des acteurs, que dans les images, la musique, l'histoire en elle-même. On y parle d'amour, d'une homophobie criante et répressive (sanctionnée par de la prison et des coups de fouets) dans l'Angleterre du début du 20ème siècle, d'une bourgeoisie puante. Maurice défie les classes sociales en tombant amoureux d'un homme qui n'est pas de son milieu.

    Un film à voir.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Affinités - livre de Sarah Waters (1999)

    Affinités - livre de Sarah WatersC'est ma série Sarah Waters ! En quelques semaines, après avoir lu "Du bout des doigts" (son 3ème livre) et "Caresser le velours" (son 1er), c'est au tour d'Affinités, son deuxième roman sorti durant la dernière année du 20ème siècle. Pour moi, "Du bout des doigts" est un must, qu'en est-il de celui-ci ? 

    4ème de couverture :

    "La prison de Millbank et ses voleuses, criminelles et faussaires, ses avorteuses et mères maquerelles. C'est dans l'inquiétant climat de l'une des geôles les plus lugubres de l'ère victorienne que Margaret Prior, dame patronnesse, rencontre la charismatique médium spirite Selina Dawes qui, bien qu'incarcéré, ne cesse de clamer son innocence. Au fil des visites, Selina dévoile son étrange histoire, et Margaret est irrésistiblement entraînée dans un monde crépusculaire de séances de spiritisme et d'apparitions, d'esprits insoumis et de passions incontrôlables...

    Récit de fantômes et thriller historique, Affinités nous plonge dans l'univers fascinant qui a fait le succès des précédents romans de Sarah Waters. En héritière virtuose de Dickens et Wilkie Collins, l'auteur nous offre un roman envoûtant où le suspense monte sans répit jusqu'à un dénouement final étonnant."

    Le thème des prisons revient souvent dans les romans de Sarah Waters. Dans "Affinités" il en est la trame principale puisqu'une majeure partie de l'histoire en fait référence. Margaret Prior est une bourgeoise de 29 ans qui pour occuper ses journées et surtout son esprit est dame patronnesse (visiteuse de prison) à la prison de Millbank dans le quartier de Chelsea à Londres. Dans cette prison, on y voit toute la détresse, le malheur, la crasse, les travaux forcés de ces femmes qui luttent désespérément pour ne pas s'effondrer. Elles sont considérées par la directrice, les gardiennes de prison, la société, pour des moins que rien alors elles sont traitées ainsi. Des vêtements crasseux, des repas immondes, un univers où la lumière du jour apparaît peu, les détenues ont l'interdiction de parler entre elles, 4 visites extérieurs d'1/4 heure autorisées par an, un seul et unique livre dans chaque cellule : la bible. Telle est la vie de ces femmes (le quartier des hommes est à côté). Margaret Prior donne une fois par semaine de son temps pour aller visiter quelques détenues afin de discuter et surtout de les écouter. Chacune des femmes raconte son histoire, du pourquoi elle a été incarcérée, sa vie d'autant, ses espoirs. Rapidement elle fait la connaissance de Selina Dawes, une jeune médium spirite qui semble envahit par les esprits qui l'entourent. Une amitié prendra naissance au fil des visites et des échanges et bientôt cette amitié se transformera en amour profond mais caché.

    L'histoire se déroule en 1874, à peu près à la même date que "Du bout des doigts", à l'époque victorienne. Les femmes étaient considérées comme inférieures aux hommes. Comme dans les deux livres cités en début de critique, les principaux personnages sont des femmes qui à un moment ou un autre ont défié leur temps en se comportant différemment du rôle que la société voulait leur attribuer. Margaret a 29 ans, est célibataire, aime la littérature, la poésie, semble moins intéressée par ses toilettes que sa soeur ou sa mère. Elle s'est toujours sentie plus proche de son père (décédé 2 ans auparavant) que de sa mère. Elle trouve cette dernière autoritaire, toujours dans le paraître. Son père était historien et donnait des cours. Après sa rupture avec Helen (ancienne élève de son père) qui épousa le frère de Margaret et suite au décès de son père, Margaret a fait une dépression. Seules les visites auprès de Selina lui éveilleront quelques regains de joies et surtout une nouvelle envie de vivre.

    Ce qui manque à Margaret, c'est de l'amour qu'elle ne seraitAffinités - livre de Sarah Waters pas obligée de cacher mais qui est quasiment inconcevable à cette époque où seule une relation entre un homme et une femme unis par les liens sacrés du mariage est possible. Il lui manque aussi tellement de liberté, prisonnière entre une mère autoritaire, un frère marié (avec Helen) et père d'un enfant, une soeur prochainement mariée. Elle porte le fardeau d'une femme célibataire que l'on nomme déjà ou bientôt "veille fille" car une femme ne peut être qu'épouse pour être bien vue dans cette société bourgeoise anglaise. L'ennui aussi est récurent. Margaret crève d'un ennui qui la fait dépérir car hormis la lecture, sa visite hebdomadaire à la prison de Millbank et sa famille qui l'ennui, sa vie n'est faite que d'habitude.

    Je ne manque pas d'ajouter qu'au-delà du sexisme ordinaire, nous avons également les différences de classes, thème cher également à l'auteure. Les bourgeois ont toujours leurs domestiques à leurs côtés, incapable de vivre sans. C'est ce que l'on ressent le plus dans "Affinités". Bien sûr, les différences de classes ont bien d'autres aspects.

    L'autre thème important sont les esprits, liés au spirisme de Selina Dawes. Même si j'ai un peu plus de mal à accrocher, cela permet d'apporter du suspens et un grain de fantaisie.

    Le livre est narré par Margaret qui retranscrit ses notes de son cahier "intime" avec quelques parties intercalées de Selina datant d'avant son incarcération. Du coup, le ou la lectrice est vraiment dans la peau du personnage de Margaret, avec son ressentiment, ses angoisses. On est quasiment (hormis les quelques pages de Selina) dans sa peau pendant près des 520 pages que fait ce roman.

    La photo de couverture (en début d'article), datant de 1865, intitulée" "The kiss of death" est de Julia Margaret Cameron, une photographe du 19ème siècle. Elle est particulièrement réussie et va bien avec ce roman, ce qui n'était pas toujours le cas de ses autres livres (en fonction aussi des versions).

    J'ai pris beaucoup de plaisir dans la lecture d'"Affinités", avec un personnage centrale fort, des émotions très bien restituées, un suspens comme c'est si bien le mener Sarah Waters et des thèmes qui ne me laissent pas indifférentes. L'écriture est simple mais si bien écrite. J'ai beaucoup aimé ! Un peu moins tout de même que "Du bout des doigts" mais la barre est vraiment trop haute.

    Quelques extraits choisis :

    "Je suis hantée au contraire par la banalité de l'endroit ; par le fait même qu'il soit là où il est, à moins d'une lieue de Chelsea et de la maison, qu'il suffise d'une petite course en fiacre pour se rendre dans cet immense et sinistre séjour des ombres où des êtres humains ont enfermé quinze cents de leurs semblables, hommes et femmes, en leur imposant un régime de silence et de soumission perpétuels."

    "Etre toujours sous l'oeuil d'une surveillante, exposée sans trêve à un regard plus collant que la cire ! Souffrir toujours du manque d'eau et de savon. Oublier les mots, les mots les plus courants, parce que votre routine est tellement étriquée que vous n'avez besoin que d'une centaine de substantifs et de phrases rudimentaires - murs, soupe, peigne, bible, aiguille, éteindre, détenue, marchez, halte-là, plus vite que ça ! Passer des nuits sans dormir - pas des nuis blanches comme vous en connaissez, avec un feu dans votre cheminée, vous sachant entourée de votre famille et de vos... de vos domestiques. Non, rester éveillée, engourdie de froid, à prêter l'oreille à une femme qui hurle au rez-de-chaussée parce qu'elle fait un cauchemar ou qu'elle souffre du délire des ivrognes, parce qu'elle est encore novice et que... et qu'elle n'arrive pas à croire qu'on lui a tondu la tête pour tout de bon et qu'on l'a enfermée sous clef !"

    "Les sabliers mesurent une durée d'un quart d'heure ; à l'écoulement de ce temps, le visiteur doit partir et la détenue est reconduite dans sa cellule. Les femmes enfermées à Millbank peuvent recevoir ainsi leurs parents et amis quatre fois dans l'année."

    "Ne trouvez-vous pas que c'est cocasse ? Qu'une femme du peuple, mal dégrossie, puisse être envoyée en prison pour avoir pris de la morphine, tandis que moi, on me remet sur pied et on m'envoie lui prêcher le bon exemple - le tout parce que j'appartient à la bonne société ?"

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Sympathique vidéo de l'équipe féminine du club de triathlon de Fresnes, dans le Val-de-Marne (94), près de chez moi :

     

    Partager via Gmail

    1 commentaire
  • Au-delà des collines - film de Cristian Mungiu (2012)

    Au-delà des collines - film de Cristian MungiuAlina quitte l'Allemagne, pays dans lequel elle a travaillé pendant quelque temps comme serveuse pour revenir dans son pays d'origine, la Roumanie, afin de retrouver Voichita son amie depuis toujours qui est nonne dans un monastère. Toutes les deux ont vécu dans un orphelinat, proche du monastère. Leur chemin s'est séparé lorsqu'Alina est partie travailler en Allemagne. Voichita s'est consacré à Dieu dans ce monastère orthodoxe dirigé par un prête qui malgré des intentions généreuses bourre le crane aux nonnes et prend toutes les décisions. Leur vie monotone et répétitive est vouée à Dieu et à lui seul. Alina et Voichita ont pour projet de partir en Allemagne pour y travailler mais rien ne se passe comme prévu. Alina est accueillie dans le monastère mais elle s'y sent mal, très mal par la triste vie menée par ces serveurs de Dieu. Et surtout, elle se sent éloignée de Voichita qui ne l'aime pas comme elle l'aimerait. En effet, à ces yeux et dans son coeur, seul Dieu compte. Alina déjà pas très bien dans sa tête avant d'arriver va avoir du mal à contrôler son mal-être. Elle aura une première crise d'énervement qui va l'amener dans l'hôpital le plus proche. De là, une piqûre lui sera administrée puis un traitement donné pour calmer ses nerfs. Faute de place, on la renverra au monastère car "plus calme" et "avec des prières", ça fera l'affaire... D'événement en événement une nouvelle crise d'angoisse se profilera. Le prête décide de lui faire un exorcice pour faire sortir le mal(in) en elle. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler la fin du film.

    Ce film est tiré d'un roman de Titiana Niculescu Bran qui est à l'origine une histoire vraie qui s'est déroulée en 2005 et qui a fait grand bruit en Roumanie.

    L'atmosphère de toute la durée du film (2h30 !) est lourde, froide. Aucun moment n'est drôle, tout est mis en oeuvre pour garder en tête que rien n'est une partie de plaisir, comme une dépression qui n'en finit plus. Si vous broyez du noir : évitez de le regarder, il ne vous aidera pas à vous sentir mieux.

    Certaines longues scènes auraient pu être abrégées. Cela met certes l'accent sur la répétition, sur l'ennui mais quand c'est trop, c'est trop sinon l'ennui, le nôtre, s'installe. Les plans filmés sont parfois bizarres, cadrages volontairement hors cadres, pourquoi ? Ce sont ces deux points que je reproche le plus à ce film. En dehors de ça, Cristian Mungiu arrive formidablement a créé une ambiance particulière dès le début d'"Au-delà des collines" et l'histoire ne laisse pas indifférente, ni les deux actrices principales qui jouent terriblement bien alors que c'est leur premier rôle au cinéma (voir l'interview en vidéo en fin d'article).  

    On sent de forts liens entre l'orphelinat et le monastère mais aussi entre l'hôpital et le monastère. Est-ce qu'après la fin de la dictature de Ceaucescu en  1989, la religion est devenue dans le pays une nouvelle dictature ? Ou est-ce que simplement le réalisateur souhaite faire un parallèle ?

    Par moment, j'aurais eu envie de secouer Voichita, prisonnière volontaire de ce monastère qui  ne sait plus penser par elle-même, beau parallèle justement avec la dictature. Alina, malheureuse, impulsive mais tellement plus vraie, plus libre, révoltée par ce qui l'entoure.

    Bande annonce :

    Interview de Cristina Flutur (Alina) et Cosmina Stratan (Voichita) :

    Partager via Gmail

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires